Etoile Sportive de Boulazac : site officiel du club de foot de BOULAZAC - footeo

11 février 2018 à 21:02

Article de Passions Sports 24

Le portrait de la semaine

Après une irrésistible ascension, Boulazac se retrouve aujourd'hui au plus haut niveau régional, et a dû évoluer à tous les échelons.

   

Sept saisons, six montées. L'équipe fanion de Boulazac a vécu à un rythme effréné depuis l'arrivée à la présidence du club de Franck Autière. Mais cela ne suffit pas. Les seniors dans leur ensemble, les jeunes, les finances, les structures, l'humain, toutes les strates de l'ESB doivent aujourd'hui se mettre au niveau exigé lorsqu'un club présente son équipe fanion au plus haut niveau régional. Un travail du quotidien...

Franck Autière, ex-président de Trélissac, est à la base de ce projet. Au départ, il s'agit d'une rencontre. « On m'a contacté. J'ai rencontré le maire de Boulazac et son adjoint au sport Serge Raynaud, et j'étais motivé pour faire quelque chose dans ce club qui disposait de toutes les installations. L'objectif initial était de se hisser en régional », explique le président, qui après six mois sabbatiques, se relance dans une nouvelle aventure lors de cet été 2010.

Tout se passe très vite. Pascal Gomes, ancien gardien de Trélissac, rejoint Franck Autière. En trois ans, deux montées permettent d'atteindre déjà la PL. Depuis, tous les ans, Boulazac est monté. Après cinq saisons, Pascal Gomes a laissé sa place sur le banc à Frédéric Muller (2015-2017). Avant que Dragan Keserovic, déjà coach lors de la montée de Trélissac de DH à CFA2, sous la présidence de Franck Autière, ne prenne le relais.

Continuer à s'organiser

Pris dans l'engrenage des montées successives, le club se structure certes, mais majoritairement autour de son équipe fanion. Le président le dit lui-même, « tout est allé tellement vite que l'on a un peu oublié les jeunes ». Seul à piloter le navire, celui-ci se fatigue. « C'était beaucoup de travail, j'ai hésité à arrêter, ce qui se serait passé si personne n'avait répondu présent. Mais cela a créé un électrochoc et Laurent Jourdas m'a rejoint », glisse-t-il.

Originaire de Bergerac, club dans lequel il a évolué en jeunes puis dans ses débuts seniors, ce dernier est installé à Boulazac depuis de nombreuses années. Éducateur au club où jouent ses enfants, il a souhaité répondre à l'appel de son président. « Franck Autière voulait quelqu'un pour travailler avec lui, l'épauler, et apporter une nouvelle vision », explique le désormais co-président.

Éducateur au club où jouent ses enfants, il a souhaité répondre à l'appel de son président. « Franck Autière voulait quelqu'un pour travailler avec lui, l'épauler, et apporter une nouvelle vision », explique le désormais co-président.

   

L'une de ses grandes missions : développer l'école de football. Ce qui suppose un encadrement. Le club compte par exemple un Responsable Technique Jeune, Hervé Blanc. Celui-ci anime l'école de football dans l'esprit voulu par Laurent Jourdas. « On veut proposer une pratique de qualité aux jeunes de la commune. L'école de football a un rôle social et éducatif qu'il ne faut pas négliger », abonde le co-président.

Sur le plan technique également, l'objectif est de proposer de la qualité. « Le premier objectif a été de former une équipe technique et pédagogique. Chaque catégorie est gérée par un référent, diplômé. À lui de s'entourer du nombre d'éducateurs qu'il souhaite, ces derniers pouvant se former aussi », détaille Laurent Jourdas.

Avec une école de football animation dynamique en U6/U7 par exemple, mais aussi pour la première fois de l'histoire du club des U15 en interdistrict Dordogne-Lot-et-Garonne et des U13 en ligue, la mission est en bonne voie. Le tout en collaboration avec le club voisin de Trélissac dans le cadre du PCT 24.

L'autre volet du travail de Laurent Jourdas est d'ordre financier. Si ce dernier apporte lui-même un réseau de partenaires, il compte aussi sur l'ensemble des composantes du club pour accompagner le mouvement. « Il s'agit de travailler sur l'humain. Chacun peut amener sa pierre à l'édifice », ajoute-t-il.

L'évolution du budget est forcément surveillée de près par Franck Autière, habitué de gérer les équilibres économiques d'un club de football. Grimper les échelons ne peut en effet pas se faire sans accompagnement financier. « On a la chance d'avoir de très bons partenaires, comme Fabrice Faure (par ailleurs président de Trélissac, NDLR), et surtout une mairie qui nous soutient », reconnaît Franck Autière.

De nombreux travaux ont en effet été réalisés au fil des années. Dès le début de l'ascension, réfection du terrain honneur, construction d'un club-house, mise en place d'un éclairage homologué comptent parmi les investissements de la mairie. Qui suit de près les évolutions du club et répond rapidement aux demandes du président, conséquences des exigences toujours plus fortes des instances régionales.

L'an dernier par exemple, la saison se déroulant favorablement en R2, les deux partis se rencontrent logiquement et évoquent ce qu'entraînerait une montée en R1. « On savait que l'on aurait une dérogation d'un an. Mais dès cet été, la mairie a réagi, avec la pose d'un grillage tout autour du terrain, la réfection des bancs de touche », avance Franck Autière. Le terrain d'entraînement a été refait dans les mêmes conditions, pour un investissement de 80000 €.

Le haut niveau

Reste une dernière partie à accompagner : le domaine sportif. « On a une chance depuis de nombreuses années, c'est que les joueurs viennent d'eux-mêmes pour la plupart. Les coachs choisissent », se félicite le président. Celui-ci poursuit un double objectif, avec l'équipe fanion, et la réserve : « L'objectif principal est de faire monter la réserve en R3. Pour la A, il y a un peu moins de pression, on veut se maintenir. Et pourquoi pas finir dans le top 5 ».

Pour mener à bien cet objectif donc, Dragan Keserovic, arrivé à Boulazac après trois saisons sur le banc de Thiviers en R4. « Il apporte ses qualités humaines, et ses compétences techniques, il a de l'expérience, il donne une rigueur », détaille Franck Autière. Le coach connaît ce haut niveau régional, lui qui est passé par les bancs de touche de Nontron, Trélissac, Sarlat, ou Libourne.

Je suis surpris positivement. Il y a de plus en plus d'équipes qui aiment le beau jeu, jouent au ballon, avec beaucoup de technicité dans les matchs. Avant, la DH (ou R1, NDLR), c'était surtout très physique, avec beaucoup d'impact, une grande importance sur la première et la deuxième tombée », explique le coach Boulazacois après plusieurs mois d'observation.

Son équipe s'en sort très bien, puisque, après une défaite lors de la première journée contre Orthez, l'ESB est resté dix journées invaincues. Le début d'année 2018 est moins bon, avec deux revers, mais les Périgourdins figurent toujours dans le haut de la poule. De quoi travailler avec une certaine sérénité.

Le jeune groupe que Dragan Keserovic a à sa disposition a encore besoin d'apprendre. « De façon générale, le travail est toujours le même. Après, on s'adapte aux joueurs que l'on a. Je dois beaucoup travailler sur la rigueur tactique et l'exigence », précise le coach. Celui-ci souhaite en premier lieu former un groupe qui peut s'appuyer sur des bases solides : rigueur, formation rapide d'un bloc, replacement à la perte du ballon...

 

« Il faut d'abord avoir des résultats, une sécurité, et de la confiance. Dans un deuxième temps, aux joueurs de se lâcher, on va travailler de plus en plus sur l'animation offensive, la maîtrise de la possession et les déplacements », ajoute le technicien Boulazacois. La marge de progression du groupe est encore importante alors que se poursuit la découverte du niveau R1.

Mais Boulazac a le temps pour ça, alors que le coach se réjouit de son choix d'avoir rejoint le club. « Quand je vois l'état d'esprit des dirigeants et des bénévoles qui nous entourent, toutes ces petites attentions, ces petites choses qui permettent aux joueurs de bien se sentir et de progresser avec plus de sérénité, je suis reconnaissant », affirme-t-il.

À plus long terme, alors que le maintien est en très bonne voie à mi-saison, le président reste ambitieux. Pour la période 2015-2018, il avait annoncé l'objectif de la R1, objectif atteint dès l'été dernier. Aujourd'hui, il ne souhaite pas encore terminer l'aventure. « J'aimerais encore rester, pour deux ans (soit jusqu'en juillet 2020, NDLR). L'objectif serait de finir de se structurer avec la réserve et les jeunes, et d'essayer de monter en N3 », conclut-il.

Publié par Sylvain Desgroppes

Commentaires